Appel à communicationsLa croissance des villes implique une consommation toujours plus importante d’espace, d’énergie et de ressources. Le monde est devenu urbain et cette transition urbaine sans précédent touche tous les continents et particulièrement l’Asie (Gravel, 2007 ; Gubry, 2008 ; Durand-Dastès, 2011 ; Cruells, 2013). Depuis vingt-cinq ans, une proportion grandissante de l'urbanisation asiatique se produit dans de très grandes agglomérations urbaines (McGee, Yao-Lin, 1992). Le fait urbain en Asie touche tout à la fois des mégalopoles (Tokyo, Osaka, Kobe), des métropoles (Shanghai, Mumbai, Bangkok, Hanoi, Seoul, Jakarta…) mais aussi des villes petites et moyennes. De même, la position stratégique de l’Asie - en tant que moteur majeur de l’économie accélère et influence la recherche de modèles de villes durables. L'importance de ce phénomène nous incite à mener une réflexion transversale sur les systèmes de pensée, les modèles, les outils et les modes de fabrication de la ville contemporaine asiatique qui devront être « durables », qu’il s’agisse des villes des pays développés comme celles des pays en développement – du moins tout le monde s’accorde à le reconnaître (CNUEH-Habitat 2001).
Inscrit dans le temps, le développement des villes asiatiques a mis en évidence depuis quelques années des évolutions en tendance selon des logiques diverses, qui induisent des réflexions et des modes d’action nouveaux (de Koninck, 2012 ; Goldblum, 2013 ; Kennedy, 2013 ; Franck et Sanjuan, 2015 ; Landy et Varrel, 2015 ; Fanchette, 2016). Celles-ci s’appuient à la fois sur des changements d’échelles spatiales, sur le recours à de nouveaux outils d’aménagement urbain, et sur la multiplication de grands projets dictés par les injonctions du développement durable : transports en commun, éco-quartiers d’habitations, ceinture verte, réseaux divers, zone d’activité connectée, intensité urbaine, transition énergétique ...
Si le vocable de « ville durable » recouvre des contenus et des horizons différents (Emelianoff et Theys, 2000), les orientations que nous souhaitons donner à cet appel à communication visent à confronter les visions de la ville de demain, quel que soit son poids dans la hiérarchie urbaine, à détecter les tendances d’évolution, à imaginer les futurs possibles en réponse aux nombreux défis que sont l’habitat écologique, le recyclage des eaux, la valorisation des déchets, le transport non polluant, la préservation de la biodiversité, l’efficacité énergétique et le changement climatique, la santé et la justice sociale, la gouvernance, etc. (To Lang, 2013 ; Zhuo, 2014 ; Tiwari, Jain, Ramachandra, 2015 ; Flynn, Yu, Feindt, Chen, 2016).
Pour esquisser les contours des modalités de la fabrique de la ville durable en Asie (comment, qui et pourquoi) trois axes principaux sont privilégiés et pourront notamment servir de point de départ à des réflexions dont l’ambition est de mettre en regard et de comparer les pratiques, les enjeux et les expérimentations. Les analyses concerneront des espaces urbains situés en Asie du sud, Asie du Sud-Est, en Asie orientale et dans l’Océan Indien. Les réflexions pourront à la fois porter sur la construction de projets stratégiques globaux, sur la mise en avant de projets métropolitains emblématiques ou de politiques plus sectorielles dans des villes de différentes tailles. L’ensemble des liens et des lieux qui composent la ville est concerné par ces questionnements autour du futur soutenable de l’urbain et de l’urbanisme.
Sont déclinés et regroupés dans les grands axes suivants des thématiques et des questionnements autour desquels la problématique du colloque pourrait se décliner : Axe I - Comment ? Connaissance et durabilité Axe II - Qui ? Gouvernance et durabilité Axe III - Pourquoi ? Bien-être et durabilité
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